Contemplation d’un rite initiatique féminin originaire du Gabon, le Ndjèmbè, que j’accompagne de la réflexion ci-dessous de l’islamologue Éric Geoffroy à propos de la perte de la “conscience multidimensionnelle” dans notre société contemporaine influencée par le culte de la “raison pure” :
« Pour la première fois dans l’humanité, est imposé un mode de vie et de pensée unique, qui mutile en l’homme toute conscience multidimensionnelle de la réalité : c’est la fin des sociétés dites primitives, des nomades – hommes ou animaux – de la foisonnante diversité des cultures… Pour la première fois dans l’humanité, s’entrevoit un humain robotisé dans un monde post-divin. Pour la première fois dans l’humanité, le monde imaginal, dans l’espace intérieur infini qu’il ouvrait, s’éteint en nous, pris au piège des faisceaux des satellites qui nous cernent de toutes parts. Pour la première fois dans l’humanité, des humaines se disent que la terre et les autres règnes se porteraient mieux si leur espère disparaissait. Pour la première fois dans l’humanité, l’homme consomme la terre plus qu’elle ne peut le supporter, comme si un crédit, issu de quelque finance internationale, était encore possible. Pour la première fois dans l’humanité, on ne maîtrise plus la croissance des mégapoles, et l’on ne sait pas comment peuvent et pourront y vivre, y respirer, des dizaines de millions d’individus. Ainsi, telle une hydre, la crise du sens se répand, s’instille sournoisement, en prenant pour monture la mondialisation sauvage et abrupte que subit l’humanité contemporaine. »
Extrait du magazine #Ultreïa, numéro 11, printemps 2017, Les Signes des Temps
Puisse l’émerveillement contribuer à résorber la sensation d’impuissance face au sentiment de crise, face au doute et à la peur.
Filmé au Village Oyenano (Gabon) – Juillet 2018
Pour plus d’infos :
Film du réalisateur Jean-Claude Cheyssial tourné au village Oyenano : https://www.youtube.com/watch?v=0nCfiSwWRs0
Page Facebook du Village Oyenano :