Il n’y avait plus aucune frontière entre le dehors et le dedans, entre le visible et l’invisible, entre lui et tout le reste. Chaque élément de la Création qui jusqu’à un certain point lui était apparu en tant qu’objet distinct et séparé du reste, participait désormais à une seule et même expérience unifiée au sein de laquelle il lui était devenu impossible de distinguer l’observateur de la chose observée. Ni son propre commencement, ni sa propre fin ne lui semblaient être définissables, sinon lui apparaissaient comme des limites purement arbitraires que son Mental s’était jadis efforcé de constituer afin qu’il eut la sensation de jouir d’une existence propre, distincte, séparée du reste. Or il lui était apparu comme une évidence le fait que rien de ce qui existait n’était séparé du reste, que Tout était en étroite relation avec Tout, si bien que Tout ne fut qu’une seule et même chose, une seule et même expérience, une seule et même Conscience Unifiée. La sensation de séparation était le trait d’Union qui lui avait permis de plus justement apprécier l’imbrication de chaque élément vis à vis d’un autre. Qu’il eu s’agit d’une pensée, d’un ressenti ou de quelconque autre type d’impression, un jeu de correspondance s’était établi en lui de sorte qu’une chose en évoquait toujours une autre, chaque idée étant le prolongement d’une autre idée, chaque sensation étant la métaphore d’une autre sensation, sans plus qu’aucune image ne puisse à elle seule fixer le tableau complet. Le tableau était devenu un flux dynamique fait d’impressions en perpétuel changement, le tableau était devenu le changement et il était devenu le tableau.
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