Le monde est à toi, il vit par toi et pour toi, il t’est consacré. Accepte-le, puis investis-le pleinement.

Et si tu avais peur, sois désormais sans crainte, car les espaces finis qui jusqu’à lors définissaient les limites de ton existence,
ne sont plus que les ruines de murs invisibles, ayant laissé place à une infinité de possibilités.

Bien sûr, tu peux toujours décider de résumer les hommes et les choses selon quelques lois,
dogmes, et autres concepts purement arbitraires.

Tu peux nommer l’univers, l’ordonner, le fixer dans son élan,
afin de mettre ses mystères à portée de ce que tu estimes être les limites de ton corps et de ton esprit.

Mais ce serait t’essayer à une entreprise qui te dépasse,
car aucune science n’est jamais trop parfaite pour déchiffrer les mystères de l’univers,
de même qu’aucune œuvre n’est jamais trop belle pour évoquer le cosmos.

Évidemment, lorsque la vie exigera de toi que tu consacres ton œuvre à la gloire de dieu et au salut du monde,
les hommes et leurs sciences te seront d’un précieux secours.
Les concepts te soutiendront, les mots te préciseront, et les actes te justifieront.

Mais n’oublie jamais que rien ne t’appartient : ni la science, ni les mots, ni les actes,
et que tout ceci n’est que l’expression de forces infiniment supérieures, qui pour une mystérieuse raison,
ont décidé de te faire instrument de la grâce.

Ainsi, ce que tu gardes est perdu à jamais, et ce que tu donnes t’appartient pour toujours.
Ainsi, ces mots qui sont les miens sont les tiens. Et si jamais pour une raison quelconque,
ils jouent d’une note que ton cœur reconnait, choisit de les offrir selon que tu les comprends, à qui voudra bien les recevoir.

Et lorsque dans ta quête, émergera en toi le besoin de mesurer le cosmos,
n’oublie jamais qu’aucun instrument n’est jamais trop précis pour en mesurer l’infinité.
Sois humble, bon et persévérant.

Car les lèvres de la sagesse sont closes, exceptées aux oreilles de la raison.